Insuline, diabète de type 1 et diabète de type 2
L’insuline est l’hormone clé dans la compréhension du diabète. C’est elle qui permet de réguler le taux de glucose (sucre) dans le sang, c’est-à-dire la glycémie : elle joue un rôle fondamental dans le maintien de l’homéostasie du glucose.
Elle est en lien avec de nombreux problèmes de santé uniquement lorsque les niveaux d’insuline produits par notre organisme ne sont plus en adéquation avec son fonctionnement normal, et qu’elle ne peut plus jouer correctement son rôle.
De nombreux problèmes de santé sont en effet lié à de l’hyperinsulinisme ou du moins à sa dérégulation.
L’insuline est fabriquée par le pancréas. C’est une hormone dite hypoglycémiante car elle entraîne la baisse du taux de glucose sanguin.
Son principal stimulant est donc la hausse de la glycémie et celle-ci s’élève après l’ingestion de glucides quel que soit le type de glucides, mais forcément, pas de la même manière.
Le terme glucides correspond à l’ensemble des carbohydrates (souvent nommé “carbs” en anglais), c’est-à-dire aussi bien les sucres que les céréales et les féculents (pain, farine, pomme de terre par exemple).
Plus la céréale est transformée et raffinée, c’est-à-dire qu’elle a perdu son enveloppe et ses fibres (et aussi de nombreuses vitamines et minéraux au passage…) *, et plus elle va être rapidement décomposée en molécules d’oses (c’est-à-dire de sucre).
Pour faire simple plus la farine ou le pain est blanc, plus il est raffiné.
Et oui, au final le pain se transforme en sucre qui se déverse dans le sang même si le goût en bouche n’est pas sucré.
Il faut voir les fibres comme des piégeurs de ce sucre, elles ralentissent son arrivée dans le sang et sont par ailleurs essentielles pour nourrir positivement notre microbiote et avoir une bonne diversité bactérienne. Pensez-vous consommer suffisamment de fibres ? Cela mériterait de s’y pencher car vous pourriez être très surpris . La moyenne en France de consommation de fibres est de l’ordre de 10g par jour alors que la recommandation actuelle est plutôt autour de 30g à 35g. Mettre un peu de verdure dans l’assiette à chaque repas n’est indéniablement pas suffisant pour espérer atteindre cet objectif !
Notre alimentation moderne, dite occidentale, appelée dans les études scientifiques “Western Diet” est composée principalement de glucides raffinés ultra transformés et souvent de graisses trans ou de mauvaise qualité ce qui n’est pas sans conséquence sur notre santé (étant une alimentation proinflammatoire par différents biais) et ici sur ce quoi nous nous focalisons, sur la hausse de la glycémie et de la synthèse d’insuline. Manger ainsi n’est donc pas sans conséquence pour notre pancréas qui fabrique cette hormone l’insuline et ne peut que déréguler son fonctionnement et l’ensemble de ses récepteurs. En effet comme toute hormone, l’insuline a des tissus cibles et se fixent sur des récepteurs spécifiques appelés récepteurs à insuline et une cascade de signalisation s’enclenche qui aboutira à faire rentrer le sucre dans la cellule pour servir de substrat énergique à nos centrales d’énergie les mitochondries.
Mais revenons à l’élévation de la glycémie et à la libération d’insuline . Savez-vous qu’il existe un index appelé index insulinique (II) ? L’index glycémique est en effet beaucoup plus connu (pour en savoir plus, p127 de « Ma Bible de l’alimentation antidiabète »). Ce qu’il faut retenir est que plus l’index insulinique d’un aliment est élevé, et plus l’aliment en question stimule la libération d’insuline par le pancréas. En supplément des glucides, il est important de noter que les produits laitiers stimulent soit l’insuline (notamment le lait, le fromage blanc, les yaourts, la crème fraiche), soit l’IGF-1, un facteur de croissance lié à l’insuline. Si vous cumulez le matin du lait avec céréales style corn flakes, c’est le jackpot pour se retrouver avec une élévation de l’insuline à un niveau très élevé (pour en savoir plus, avec les différentes études scientifiques à l'appui, allez aux pages 132-133-134 dans « Ma Bible de l’alimentation antidiabète »). Ceci est par ailleurs en lien avec les poussées d’acné à l’adolescence dans les pays occidentaux. L’acné est aussi lié à notre alimentation mais cela fera l’objet sûrement d’un autre article….
Alors, qu'appelle-t-on diabète ?
Ce terme diabète englobe différents diabètes dont les deux principaux qui sont très différents, sont le diabète de type 1 et le diabète de type 2. La distinction n’est pas toujours connue ou comprise, donc je vais m’arrêter dessus pour que ces notions soient bien assimilées.
Tout d’abord, celui qui est le plus répandu est le diabète de type 2. Les chiffres sont plus qu’alarmant dans le monde car il touche environ 10,5% de la population mondiale dans la classe d’âge 20-79 ans (chiffre 2021) soit plus de 537 millions de personnes. En Europe une personne sur trois vit avec le diabète sans le savoir. En France cela représente plus de 4 millions de personnes enregistrées comme diabétique de type 2 (chiffre 2019) .
Le diabète de type 2 se caractérise par une glycémie et une insulinémie élevées. L’organisme devient résistant à l’action de l’insuline. Les cellules se retrouvent en contact avec des niveaux d’insuline non physiologiques et cela de manière continue, ce qui alimente la résistance. Les niveaux d’insuline circulants sont ainsi beaucoup trop élevés. Le sucre emmené par l’insuline ne rentre plus suffisamment dans la cellule, les récepteurs de l’insuline sur les membranes de nos cellules ne répondent plus correctement au signal. Les mitochondries (les centrales d’énergie) sont généralement dysfonctionnelles, et le sucre qui a pu rentrer dans la cellule est insuffisamment utilisé pour fabriquer de l’énergie. Comme le taux de sucre reste trop élevé, le pancréas va libérer plus d’insuline pour tenter de faire baisser la glycémie. On se retrouve avec une glycémie de plus en plus élevée et une libération d’insuline de plus en plus augmenté. Pendant plusieurs années, le pancréas va tenter de fabriquer et de libérer beaucoup plus d’insuline, à un rythme beaucoup plus élevé que prévu, pour compenser la glycémie chroniquement élevée. On peut alors se retrouver alors avec une glycémie basse mais une insulinémie très élevée à jeûn, ce qui caractérise la phase de prédiabète et qui est souvent ignorée car la glycémie est basse voire même très basse . À force d’être trop sollicité, le pancréas s’épuise (de moins en moins d’insuline est produit) et c’est l’étape où la glycémie s’élève de plus en plus et où le diagnostic de diabète de type 2 est généralement posé.
La résistance à l’insuline et l’hyperinsulinisme qui caractérisent le diabète de type 2, sont associés à de très nombreuses pathologies inflammatoires : le syndrome métabolique (le surpoids et l’obésité), la sarcopénie (la fonte musculaire), les déséquilibres hormonaux autant chez l’homme que chez la femme, certains problèmes de peau, l’hypertension, la goutte, la NASH (foie gras), l’insuffisance rénale, la DMLA, le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK), la cataracte, les maladies cardiovasculaires comme l’AVC et l’athérosclérose, les pathologies neurodégénératives comme Alzheimer et Parkinson, les cancers, l’ostéoporose…. Une glycémie élevée peut causer de graves dommages aux vaisseaux sanguins et à tous nos organes. De plus, le diabète de type 2 prédispose à la maladie d’Alzheimer, un sujet que nous allons détailler dans un prochain article.
Quant au diabète de type 1 (DT1), il s’agit d’une maladie auto-immune qui est spécifique à un organe, le pancréas, et plus précisément les cellules bêta des îlots de Langerhans, ces fameuses cellules qui fabriquent l’insuline, ce qui va forcément créer un problème pour synthétiser de l’insuline. Des cellules immunitaires infiltrent les îlots de Langerhans et attaquent les cellules bêta, entraînant la destruction de celles-ci et la progression vers une carence absolue en insuline par disparition de ces cellules.
La maladie représente environ 10 % de tous les cas de diabète. Elle est en pleine progression dans le monde, avec une augmentation de 3 à 5 % par an. C’est le principal type de diabète chez les enfants et les adolescents .
Il est souvent associé à d’autres pathologies auto-immunes telles que les thyroïdites auto-immunes (la maladie d’Hashimoto notamment), la maladie d’Addison, la maladie cœliaque et la gastrite auto-immune (maladie de Biermer).
Il peut aussi se déclarer beaucoup plus tardivement dans sa vie sous une forme appelée « LADA » (latent autoimmune diabetes in adults). Dans ce cas, la destruction des cellules bêta par les anticorps est plus lente et progressive, et une production d’insuline est toujours présente, même si on détecte des anticorps spécifiques au DT1. Il peut s’écouler entre six mois et six ans avant que l’insuline devienne nécessaire au traitement.
Dans le diabète de type 1, on retrouve indéniablement un déséquilibre du microbiote bien spécifique (le rapport bacteroidetes et firmicutes est beaucoup plus élevé), un manque de diversité des souches bactériennes et une hyperperméabilité intestinale déclenchant une cascade inflammatoire et un déséquilibre du système immunitaire. Si vous souhaitez en savoir plus sur le sujet, allez aux pages 70 à 84 de "Ma BIBLE de l'alimentation antidiabète".
Voici une petite animation pour mieux comprendre visuellement ce qui se passe au niveau des cellules lorsque tout fonctionne correctement, lorsqu'un diabète de type 1 est installé et lorsque un diabète de type 2 est quant à lui en place.
Voilà, maintenant vous savez distinguer le diabète de type 2 de celui de type 1 !
Nous parlerons dans le prochain article du lien entre résistance à l'insuline et maladie d'Alzheimer qui peut dans une certaine mesure, être assimilée à un diabète de type 3, comme appelé par certains scientifiques.
*vous retrouverez p90 à 93 de "Ma BIBLE de l'alimentation antidiabète" de nombreuses explications sur le raffinage des céréales et aussi que de celui des huiles que je n'aborde pas dans cet article.